Sondage Ifop : les jeunes, l’information et la prévention du sida

Il est urgent de réagir !

Paris, le 31 mars 2016 – Comme chaque année à l’occasion du week-end du Sidaction, l’association publie les résultats d’un sondage réalisé par l’Ifop auprès des jeunes âgés entre 15 et 25 ans. Manque de connaissances, sentiment d’invincibilité face aux risques liés au virus, ce sondage fait état d’une détérioration du niveau d’information sur le VIH, les modes de transmissions, de prévention et de traitement de l’épidémie par rapport à 2015.

Selon les résultats de cette étude réalisée auprès d’un échantillon de 1 001 personnes âgées de 15 à 25 ans, le sentiment d’information global sur le VIH se détériore depuis 2014. En 2016, 82 % de la population ciblée se disent bien informés contre 89% en 2015, le chiffre le plus bas depuis 2009.
16 % de jeunes considèrent être très bien informés sur le sida, un pourcentage qui a chuté de 10 points depuis 2012. Les jeunes interrogés se sentent de moins en moins bien informés sur la connaissance de lieux où se faire dépister (58 %, -13 points par rapport à 2015) ou sur l’existence d’un traitement d’urgence si on a pris un risque (relation sexuelle non protégée notamment) (47 %, -18 points par rapport à 2015). Plus qu’un manque d’information, ces chiffres sont révélateurs d’une non-information qui concerne tout particulièrement les jeunes âgés entre 15 et 17 ans qui s’explique notamment par un manque, voire une absence d’enseignement sur la question en milieu scolaire.

Embrasser une personne, s’asseoir sur les toilettes publiques, boire dans le verre d’une autre personne ; de nombreuses fausses idées sur les modes de transmission du virus non seulement persistent mais sont en augmentation par rapport à 2015. 30 % des jeunes interrogés ont des représentations faussées de la maladie et de ses modes de transmission. Plus inquiétant encore, les représentations réelles associées aux risques de transmission sont quant à elles en baisse. Ainsi, ils sont aujourd’hui 20 % à déclarer que le virus du sida peut se transmettre en embrassant une personne (15 % en 2015) et 15 % en s’asseyant sur un siège de toilettes publiques (13% en 2015). Ces résultats reflètent l’effet dévastateur de la combinaison du relâchement de l’attention des jeunes sur une maladie moins fortement présente dans l’agenda médiatique et du reflux du sentiment d’information à son encontre.

Cette ignorance provoque un développement dans les pratiques à risques où la question du dépistage n’apparaît pas comme une évidence. Au cours des douze derniers mois, 9 % des jeunes déclarent s’être exposés fréquemment à un risque de contamination, un pourcentage qui a progressé de 3 points en un an. Par ailleurs, seulement 45 % (contre 55 % en 2015) des jeunes ayant eu un rapport sexuel non protégé ont effectué un test de dépistage du VIH/sida.

Comment s’explique cette banalisation du VIH/sida ? Selon les résultats du sondage, si aujourd’hui le sida continue de faire peur à 76 % des jeunes, ce chiffre est en baisse par rapport à 2015 (-7 points). Ainsi, ils sont 24 % a déclaré ne pas avoir peur du sida contre 17 % en 2015. Par manque d’information, les jeunes sous-estiment les menaces du virus et ne se sentent pas concernés par les risques liés à la maladie.

Aujourd’hui en France, on estime à 11 % le nombre de découvertes de séropositivité chez les jeunes de 15-24 ans, un chiffre en augmentation de 24 % depuis 2007. Par ailleurs, le nombre de découvertes de séropositivité a plus que doublé chez les jeunes homosexuels et bisexuels qui ont plus de risques d’être infectés qu’un autre jeune. Pour Sidaction, il est urgent et nécessaire de reprendre les fondamentaux en terme d’information et de prévention auprès des jeunes pour empêcher le développement de nouvelles contaminations.

10 chiffres révélateurs d’une situation catastrophique

  • 82 % de la population ciblée se disent bien informés contre 89 % en 2015.
  • 16 % de jeunes considèrent être très bien informés sur le sida, un pourcentage qui a chuté de 10 points depuis 2012.
  • 24 % déclarent ne pas avoir peur du sida contre 17 % en 2015. Près de 30% concernent les 15-17 ans (+9 points par rapport à 2015).
  • 30 % des jeunes interrogés ont des représentations faussées de la maladie et de ses modes de transmission.
  • Dont 17 % déclarent que la prise d’une pilule contraceptive d’urgence est un des moyens d’empêcher la transmission du VIH.
  • 20 % affirment que le virus du sida peut se transmettre en embrassant une personne (15 % en 2015).
  • 22% estiment qu’il existe un traitement pour guérir du sida alimentant la représentation selon laquelle le sida n’est pas une fatalité.
  • 9 % des jeunes déclarent s’être exposés fréquemment à un risque de contamination, au cours des douze derniers mois.
  • 45 % des jeunes ayant eu un rapport sexuel non protégé ont effectué un test de dépistage du VIH/sida (contre 55% en 2015 soit -10 points).
  • 13 % n’ont jamais bénéficié d’un enseignement au cours de sa scolarité.

Retrouvez le sondage Ifop ainsi que sa synthèse ici :
Sondage Ifop - mars 2016
Sondage Ifop - synthèse

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